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Un dessin représentant plusieurs mains entrelacées, réalisé avec un stylo à bille

 

 

Entremêler

Il est des étreintes dont l’ardeur et l’intensité se conjuguent à la douceur et à la pureté. Klimt, Rodin, Brancusi…  Leurs célèbres entrelacs et baisers l’ont éloquemment illustré. Avec sa série « Entremêler », Robin Wen fait montre de la pérennité comme de la richesse suggestive et visuelle de ce thème. Cristallisés au gré des frottements patients d’une bille de bic quatre couleurs sur le papier, les corps se fondent, se confondent, et les visages s’engloutissent avec une tension et une fluidité singulières à l’artiste. Devenues anonymes, ces figures nouées s’affichent tels nos propres reflets voire la projection de nos imaginaires. Les « entremêlés » de Robin Wen dépassent alors leur contingence initiale – le contexte des Free parties qui alimente l’univers de l’artiste - pour leur conférer le statut emblématique d’un « Nous » individuel et collectif. Universels, atemporels, ils nous semblent en effet assumer une possible fonction allégorique en activant l’évocation des dispositions contradictoires, et complémentaires, inhérentes à l’humanité : force et fragilité, trivialité et noblesse, beauté et disgrâce, séduction et répulsion, amour et aversion…

Texte écrit par Claire Le Blanc

Conservatrice et directrice du Musée d’Ixelles